Verticales, c’est d’abord une idée de Bernard Wallet, financée par l’éditeur Slatkine. C’est aussi un logo conçu par Robial. Et deux livres pas commodes pour essuyer les plâtres : Livre XIX de Claro & Prières d’exhumer de… mon cru. Un an plus tard, je suis embauché comme assistant tout-terrain, tandis que Claro s’occupe des corrections. Une trentaine de titres paraissent – documents, livres illustrés et fictions françaises surtout –, avec quelques succès relatifs, comme Histoire d’amour de Jauffret. Sauf que, côté bilan comptable, ça déçoit l’actionnaire, d’où le rachat par Le Seuil fin 1999. Devenu « label » autonome d’une grande maison, Verticales est rejoint par Jeanne Guyon. Le trio éditorial s’installe dans la durée, épaulé par le graphiste Philippe Bretelle, deux correctrices de choc et de mémorables stagiaires. Mais Le Seuil finit chez La Martinière, et nous chez Gallimard. Heureusement, la politique d’auteurs, à la longue, ça paye : premiers romans qui font des petits, entre autres ceux d’A. Cathrine, P. Senges, F. Bégaudeau, M. de Kerangal, J. Sautière… Des renforts au passage : N. Caligaris, C. Delaume, A. Bertina, P. Raulet, J.-C. Massera ou S. Gracia. Des redécouvertes : Gabrielle Wittkop ou Grisélidis Réal. Sans oublier les derniers-nés : F. Ciriez, F. Beaune, N. Lefebvre, H. Frédérick… Et puis, en juin 2009, l’ami Bernardo prend sa retraite – ni aveugle ni décédé malgré de tenaces rumeurs –, juste épuisé par une décennie de « pessimisme combatif ». Restent Jeanne et moi, forts de cette déjà longue histoire commune, qui prenons le relais. Mais on y reviendra en détail, un de ces jours, ici même.