Yves Pagès – Auteur & éditeur : double casquette ni schizo ni migraineuse. Côté écrivain, j’évite la posture « artiste en soi pour soi » et me méfie des abstractions qui vont avec, sur l’écriture avec un grand euh… Dès que ça cause travail-de-la-langue ou « tendances narratives » dans l’apesanteur d’un débat institutionnel, j’ai envie de foutre le camp ou d’en changer, ronfleur au fond de la salle. Du coup, j’ai peu pondu de textes sur ces généralités – ou à contre-pied. Côté éditeur, chez Verticales (longtemps aux côtés de Bernard Wallet, désormais en binôme avec Jeanne Guyon), il y a l’arrière-cuisine : lecture en diagonale ou pas, discussions entre nous, retour critique auprès de l’auteur, deux ou trois étapes successives avant parution, ça dépend. Mais toute cette interaction a beau avoir existé, elle doit rester confidentielle et s’effacer derrière le texte publié. Drôle de boulot, agent secret voué à s’autodissoudre à chaque mission accomplie. Par contre, je crois utile de défendre publiquement une politique d’auteurs sur la durée face à l’hyperconcentration des groupes éditoriaux, à l’uniformisation de la production sous l’apparente diversité de l’offre, aux attaques contre le prêt gratuit en bibliothèque ou la libre circulation numérique des textes. Dans l’article de la revue Lignes, téléchargeable ici même, j’ai mis beaucoup de mes doutes & convictions, après le rachat traumatique du Seuil, d’une triste exemplarité.
Table ronde à Lille
littérature hors les livres
la collaboration idéale
vidéo Dimanche & Cie
Individuel ou collectif?
via Humaginaire
affinités électives, France Culture, janvier 2008, 57 mn